ANGOLA - Actualité (1990-1996)

ANGOLA - Actualité (1990-1996)
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République d’Angola

Politique intérieure

Le 27 septembre 1992, les troupes rebelles de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (U.N.I.T.A.) de Jonas Savimbi et les forces régulières du Mouvement pour la libération de l’Angola (M.P.L.A.) du président José Eduardo Dos Santos sont formellement dissoutes, pour être fondues au sein des nouvelles Forces armées angolaises (F.A.A.), en application des accords de paix du 31 mai 1991.

Les 29 et 30 septembre, les Angolais participent aux premières élections générales multipartites depuis l’indépendance de leur pays en 1975. À l’annonce des premiers résultats, favorables au M.P.L.A., Jonas Savimbi dénonce les fraudes et annonce le retrait de ses officiers des F.A.A. Les affrontements reprennent. Ils cessent le 3 octobre, l’U.N.I.T.A. sortant décapitée des combats qui ont fait plusieurs milliers de morts. Elle contrôle toutefois les deux tiers du territoire national. Un cessez-le-feu est conclu le 26 novembre avec le gouvernement. Le 27, le président Dos Santos nomme Premier ministre le secrétaire général du M.P.L.A., Marcolino Moco. Ce dernier est membre, comme Jonas Savimbi, de l’ethnie majoritaire des Ovimbundu, jusque-là sous-représentée. Le 9 décembre, l’U.N.I.T.A. accepte les 5 portefeuilles proposés par Marcolino Moco. Le 20, l’annonce du retrait des troupes de l’U.N.I.T.A. de Uíge, l’une des capitales provinciales qu’elles occupent, confirme l’apaisement de la situation politique et militaire.

Le 9 janvier 1993, alors que les combats entre les troupes gouvernementales et l’U.N.I.T.A., qui ont repris au début du mois, s’étendent à tout le pays, l’armée reconquiert Huambo, deuxième ville du pays et fief de Jonas Savimbi.

Le 7 mars, la ville est reconquise par les rebelles, à l’issue de combats qui font quelque 12 000 morts.

Le 6 octobre, l’U.N.I.T.A. déclare accepter les résultats des élections de septembre 1992. Le 15 novembre, les négociations entre le gouvernement et les rebelles reprennent à Lusaka (Zambie).

Le 31 octobre 1994, le gouvernement et l’U.N.I.T.A. paraphent, en l’absence de Jonas Savimbi, un accord de paix destiné à mettre fin à la guerre civile qui oppose les mouvements de libération depuis l’indépendance. Le texte prévoit un partage du pouvoir entre le M.P.L.A. et l’U.N.I.T.A. après la démilitarisation de celle-ci, et l’organisation d’un second tour de l’élection présidentielle dont le premier tour a été remporté par José Eduardo Dos Santos, en septembre 1992. Les combats se poursuivent.

Le 11 novembre, l’armée annonce la reconquête de Huambo. Le 20, sous de fortes pressions internationales, un accord de paix est signé à Lusaka. Le 22, le cessez-le-feu entre en vigueur sur l’ensemble du territoire.

Le 6 mai 1995, après plusieurs reports, la rencontre entre le président Dos Santos et Jonas Savimbi a finalement lieu à Lusaka. Le chef de l’U.N.I.T.A. déclare reconnaître José Eduardo Dos Santos comme le président «de tous les Angolais».

Le 18 juillet, le Parlement adopte une réforme constitutionnelle qui prévoit la création de deux postes de vice-présidents – l’un destiné au chef de l’U.N.I.T.A., Jonas Savimbi, l’autre au M.P.L.A. – préfigurant la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Par ailleurs, le mandat de l’Assemblée élue en septembre 1992 est prorogé de 4 ans.

En 1996, le processus de paix progresse peu, tant sur le plan militaire que politique. Aucun accord définitif n’est conclu sur la composition du gouvernement d’union nationale et le contrôle du territoire reste partagé entre les forces gouvernementales et celles de l’U.N.I.T.A. Dans ce climat, la démocratisation de la vie politique n’évolue pas non plus, tandis que le régime se militarise.

Le 3 juin, le remplacement du Premier ministre Marcolino Moco par Fernando França van Dunem, plus proche du président Dos Santos, aboutit – sous couvert de sanctionner les échecs économiques du gouvernement – à un renforcement du pouvoir du chef de l’État.

Vie économique

Le 22 septembre 1990, la monnaie est remplacée par un «nouveau kwanza», d’une valeur inférieure de 50 p. 100 à celle de l’ancien.

En 1993, les pénuries affectent, avec une égale gravité, les territoires contrôlés par l’un et l’autre camp. Selon l’O.N.U., 1 000 personnes meurent chaque jour des suites de la guerre et de la famine. L’hyperinflation s’aggrave après la tentative de stabilisation du ministre des Finances qui voulait convertir le régime marxiste de Luanda à l’économie de marché. Les activités se développent dans le domaine des hydrocarbures, malgré le raid de l’U.N.I.T.A. contre Soyo. Dans la région de Cabinda, la compagnie américaine Chevron, principal opérateur en Angola, investit, comme le fait Elf.

En 1994, le gouvernement s’efforce de redresser l’économie par une série de mesures (prix, salaires, dévaluations). Le 1er mars, le kwanza est dévalué pour la troisième fois en 15 jours, perdant au total 30 p. 100 de sa valeur par rapport au dollar.

En 1995, la fin de la guerre civile permet au gouvernement d’annoncer, en juillet, une série de réformes qui visent à stabiliser et libéraliser une économie dévastée par 20 ans de combats et de déplacements de population.

En août, l’Angola s’engage auprès du F.M.I. à appliquer, avant la fin du premier trimestre 1996, un programme d’ajustement structurel renforcé, ce qui doit lui permettre d’obtenir un rééchelonnement de sa dette qui s’élève au total à environ 10 milliards de dollars.

Le 27 septembre, les bailleurs de fonds du pays, réunis à Bruxelles, promettent une aide de 1 milliard de dollars justifiée par le fait que l’Angola est l’un des pays potentiellement les plus riches du continent en raison des matières premières (pétrole, diamant, or, etc.) qu’il recèle.

En 1996, le président Dos Santos reconnaît l’échec du plan de redressement économique lancé l’année précédente. Le programme d’ajustement structurel est maintenu, mais le rythme des réformes est ralenti. Seule l’exploitation pétrolière conserve de bons résultats, tandis que celle des diamants demeure principalement contrôlée par l’U.N.I.T.A.

Relations internationales

Le 31 mai 1991, un accord de paix est solennellement signé à Lisbonne, entre le président Dos Santos et le chef de l’U.N.I.T.A. Jonas Savimbi, en présence de James Baker, secrétaire d’État américain, d’Alexandre Bessmertnykh, ministre soviétique des Affaires étrangères, de Javier Pérez de Cuéllar, secrétaire général des Nations unies, et de Yoweri Museveni, président de l’O.U.A. L’accord prévoit l’instauration d’un cessez-le-feu, la fusion des troupes belligérantes en une seule armée nationale et l’organisation d’élections pluralistes.

Le 19 mai 1993, le président américain Bill Clinton annonce la reconnaissance par les États-Unis du gouvernement angolais dirigé par le M.P.L.A. Les Américains avaient toujours soutenu l’U.N.I.T.A.

Le 21 mai, les négociations engagées depuis le 12 avril, à Abidjan (Côte d’Ivoire), sous l’égide de l’O.N.U., échouent. L’U.N.I.T.A. refuse de rétrocéder les positions acquises depuis la reprise des combats en octobre 1992.

Le 15 septembre, les Nations unies décident l’embargo sur le pétrole et sur les armes contre l’U.N.I.T.A.

Le 8 février 1995, l’O.N.U. décide d’engager la troisième phase de sa Mission en Angola (Unavem III). Forte de 7 000 casques bleus, celle-ci est chargée de faire appliquer l’accord de paix signé en novembre 1994 et, notamment, d’organiser des élections législatives en 1996. Créée en 1988, l’Unavem avait quitté le pays en 1992, en raison de la guerre civile.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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